Les réponses sanitaires sont déterminantes quant à la gravité de la pandémie

Deux analyses conduites en comparant les différentes villes américaines pendant la grippe espagnole de 1918 montrent que les stratégies de confinement ont un rôle essentiel pour limiter la mortalité pendant la pandémie. Les politiques de confinement les plus restrictives auraient diminué de moitié la mortalité.

Le coût économique du confinement est important. La fermeture des écoles par exemple accroît l’absentéisme des parents. Pour les États-Unis ou le Royaume-Uni (d’après cette étude par exemple) 4 semaines de fermeture des écoles coûtent entre 0,1 et 0,3 point de PIB. Mais on peut ajouter à ces chiffres, le signal envoyé à la population et aux touristes étrangers qui aura un impact sur l’absentéisme des non parents et sur la demande des secteurs à interaction sociale. Dans un scénario de confinement généralisé, proche de celui imposé en Chine au début de l’épidémie de COVID-19 ou encore récemment mis en place en Italie, dont les effets se feraient sentir sur 12 semaines, on aurait un impact comparable à celui d’une pandémie à forte morbidité – bien qu’avec une morbidité plus faible. La conséquence économique pourrait être jusqu’à 5 points de PIB perdus sur une année.

Or si le confinement strict et précoce aurait des conséquences économiques presque sûres, il pourrait largement réduire la mortalité liée à la pandémie.

D’après le rapport « Eléments pour une révision de la vie humaine » d’E. Quinet de 2013, la valeur statistique de la vie humaine à utiliser dans les analyses coûts-bénéfices conduite par l’administration française est de 3 millions d’euros. S’il évite 100 000 morts, le confinement aurait une valeur implicite de 300 milliards d’euros, soit 12,5% du PIB. Le coût de ces mesures de confinement, 5% du PIB pour un confinement strict, serait donc inférieur. Le pire n’est pas sûr, mais dans ce scénario extrême, la perte économique, facilement socialisable, serait inférieure aux coûts humains.

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